BOK en direct de Bourges où le ciel est froid mais les coeurs chauds!

Hier démarrait la 36ème édition du Printemps de Bourges, hier je rencontrai le mec le plus sympa de l’Univers (il vit à Bourges). Grâce à lui, je peux me laver, rigoler, méditer,  manger des coquillettes et mixer des galettes Drumcode avec Houses Of The Holy, ce qui n’était pas couru d’avance. Grâce à lui, j’ai pu assisté très sereinement à l’éclosion des premières notes de ce Printemps au 22 d’Auron.

Un sacre. Oui, ce serait plus adéquat. Le sacre des Barr Brothers a lieu sous mes yeux. La cérémonie vient à peine de commencer et déjà je ne peux plus m’en détourner. Les Barr Brothers (and sisters) et leur formation complète sont en train d’accoucher d’un petit joyau devant une fosse prise d’un silence religieux, sans iphone, sans flash, sans « on a beau dire, il y a un vrai problème d’immigration en France » ou autre vocifération horripilante qui conduit nécessairement à l’altercation verbale voire physique quand je suis très colère. Non, ce soir, tout le monde est serein, humble spectateur de l’histoire d’amour naïve entre une harpe effrontée et une guitare tour à tour timide et torride. Amour, générosité, fraternité, onirisme, chaleur, audace et mixité, voici les maîtres mots de ce premier album qui prend toute son ampleur sur scène et ça fait un bien fou. Il flotte dans l’atmosphère une onde sensuelle et exaltante qui vient doucement mourir dans les bras grands ouverts d’un public plus que décidé à accueillir toute la tendresse du monde quand soudain…

Détonation dans la salle d’à côté. Les premiers cris du géant Rover percent les murs et s’installent dans la portée. On assiste à une vraie leçon harmonique. De part et d’autre des parois qui séparent les deux scènes, les musiciens se répondent. Les uns s’envolent doucement avant d’éclater comme des bulles de savon laissant la clameur électrique de l’autre hypnotiser la foule qui se déplace comme sous le chant des sirènes. Malgré sa carrure imposante et ses riffs sous tension, la musique de Rover a quelque chose de profondément fragile et touchant. Comme celle d’un colosse blessé, sa toute puissance plane en maîtresse, embarquant une salle qui se sent maintenant toute petite sur des fluctuations vocales et des mélodies abyssales à couper le souffle. Rover c’est une espèce de tourmente impassible, un orage qui gronde et qui laissera derrière lui un paysage paisible et neuf. Si son premier album peut parfois manquer un peu de variations, Rover a fait de la scène son autel où il peut librement invoquer tous les éléments à danser au rythme de sa virtuosité.

Voilà qui commence bien…

Pour aller plus loin:

http://www.myspace.com/musicrover

http://www.myspace.com/thebarrbrothers

GROS BISOUS!