Des Texans qui débarquent à Paris sans chapeau ni santiag, ça serait déjà presque un évènement. Si l’on ajoute à cela que les Texans en question n’avaient pas mis les pieds à Paris depuis 2005, qu’ils sont membres de Spoon qui a sorti deux albums (Ga Ga Ga Ga Ga et Transference), depuis leur dernier passage en France, on a une idée de l’attente qu’il pouvait y avoir de la part des fans. Si ceux-ci se sont déplacés, ils n’ont pourtant pas réussi à remplir l’Élysée Montmartre. La faute au prix sans doute dissuasif (29 euros) pour les non initiés, et au fait que Spoon a une moindre renommée de ce côté-ci de l’Atlantique.

Qu’importe le nombre, ceux qui se sont déplacés en ont eu pour leur argent. De simples ampoules blanches accrochées aux micros, Britt Daniel seul au chant avec sa guitare, un début tout en douceur. Mais très rapidement la scène se remplit, s’éclaire, et Britt Daniel donne le ton, exceptionnellement accompagné par la basse de Rob Pope et la batterie de Jim Eno. Une section rythmique qui tout en finesse et virtuosité, semble guider l’ensemble et sur laquelle viennent s’ajouter (à moins que ce ne soit l’inverse) tour à tour la guitare et le clavier de Eric Harvey.

Au final, un concert exceptionnel, à la fois chaleureux et tendu, un public qui ne peut s’empêcher de danser sur The Underdog ou de s’enflammer sur Black like me. Espérons qu’il ne faudra pas attendre cinq ans pour les revoir.