Un concert d’Eiffel est toujours un évènement. Et que le groupe ait récemment accueilli un invité exceptionnel lors d’une soirée bordelaise ne change rien à l’affaire : Eiffel est un groupe à voir sur scène. Ils l’ont une nouvelle fois prouvé au Zénith de Paris vendredi soir. En première partie, Stuck in the Sound avait pourtant placé la barre très haut tant leur prestation scénique avaient donné une bonne claque d’énergie au public venu assez nombreux, bravant pluie et grèves.

Plus de deux heures de concert, un beau mélange de leurs quatre albums. De l’énergie, bien entendu avec les classiques Hype, Ma part d’ombre, Sombre ou le plus récent Cash, et des surprises avec les deux reprises Where is my mind (Pixies) et le très inattendu Tomorow Never minds (Beatles) en guise de premier morceau. Autre très belle surprise, Chamade, morceau inédit joué en acoustique au milieu du public. Oui oui : au milieu du public. C’est de là que les musiciens, accompagnés du multi-instrumentiste Joe Doherty, jouèrent leur premier rappel, demandant à une fosse sous le charme de s’assoir et d’écouter quasi religieusement.

Et c’est là l’une des grandes forces du groupe : ce pouvoir de transformer un Zénith en salle de café-concert, en lui redonnant une taille humaine et en donnant l’impression de regarder son public droit dans les yeux… Mais pétillants, les yeux, hein. On est loin du show à l’américaine, impersonnel et froid, plus l’impression d’appartenir à une grande famille. Celles des fans, celle de ceux qui se surnomment les Ahuris.

Gilles Marchand