Pour la sortie de son 13ème album Brussld, Arno le magicien a transformé le Casino de Paris en véritable Bar-Tabac Flamand. C’est littéralement la porte de son salon et de son intimité que le génie belge nous a ouvert ce soir, en toute simplicité… Arno, on a l’impression qu’il est là depuis toujours et même qu’il a été là avant tout le monde et qu’il y restera. Avant-gardiste, il a toujours su devancer son époque pour la peindre à travers des mots et de la musique auxquels il ajoute sa touche de folie, son côté étrange et étranger, ses provocations et son humour grinçant.

Brussld comme un hommage à son pays mais aussi comme un coup de gueule, un appel à l’unité, à la tolérance et au réveil politique. On y retrouve des thèmes qui sont chers au chanteur comme la danse, l’amour des femmes, la suprématie de l’argent ou encore les moules ! Pour faire entendre ses messages, l’album adopte un ton à dominance rock (Black Dog Day, petit clin d’œil à Led Zep ?) bien qu’on se laisse agréablement surprendre par de très belles balades qui lui donnent du souffle (Quelqu’un a Touché Ma Femme, Elle pense Quand Elle Danse…), une petite java ( Mademoiselle), ou encore un morceau rockabilly-électro assez rigolo (Pop Star).

Sur scène, Arno se la joue cool, c’est un peu notre papa à tous ou alors juste un mec bourré qu’on croiserait dans la rue et qui partagerait ses anecdotes avec tout le recul et l’humour qui attisent nécessairement la sympathie. Entre deux sessions de rock brute frôlant le hard rock sur certaines envolées électriques et rythmiques, on apprend que, je cite, sa grand-mère était une gentille salope à forte poitrine, qu’il voterait Michel Drucker pour président, que son fils amoureux est une source d’inspiration sarcastique ou encore que le socialisme règne en maître dans les salons de coiffure ! On est là, entre potes à voyager entre slaps de funk, jazz et musette, à se laisser envoûter par le charisme et la voix d’un grand homme abîmé dans une espèce de cabaret forain où se mêlent tour à tour la beuverie festive et la mélancolie nocturne.

Arno nous emmènent faire la tournée des grands ducs, chatouille la gamme orientale et ses chœurs arabisants, reprend du Feist ou du Marley, nous fait hurler que « putain, putain, c’est vachement bien d’être europpéens » ou qu’on est « moches mais on s’amuse » puis nous coupe le souffle par sa présence et son autorité scénique, sa fragilité et sa poésie sur un très beau rappel de Les Yeux De Ma Mère piano/voix.

Les Filles Du Bord de Mer sera son dernier titre, les « tchoin tchoin » qui résonnent à l’unisson viennent clôturer 2h d’un spectacle chargé en bonne humeur et en émotion.

Vive Arno et Vive La Moule !

Photographies © Laurent Belando

Les prochaines dates d’Arno :
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