par Gilles Marchand
le 16 Avr. 2011
Parler de l’énergie que dégage un groupe relèverait presque du cliché. Mais lorsque l’on parle d’un concert du Staff Benda Bilili, cela peut néanmoins revêtir tout son sens.
Petit rappel des faits : Renaud Barret et Florent de la Tullaye partent à Kinshasa afin d’y effectuer un reportage. Ils rencontrent des musiciens des rues atteints de poliomyélite dans leur jeunesse, qui se déplacent en fauteuil roulant, jouent sur des places, à des carrefours, à des sorties de restaurants, partout où ils peuvent. Autour de son leader Ricky Likabu, le groupe s’étoffe avec notamment la rencontre d’un gamin, Roger, et de son satonge, ce drôle d’instrument qui consiste en une boite de conserve, un bâton et une corde. Drôle d’instrument dont il se sert incroyablement et parvient à en extraire des sons qui laissent les autres musiciens quasiment sonnés.
Barret et La Tullaye reviennent avec Benda Bilili ! présenté à la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes en 2010 (aujourd’hui sorti en DVD) qui filme la rencontre, le quotidien de ces musiciens jusqu’à l’enregistrement de leur album dans le zoo de Kinshasa (Très très très fort) et une tournée européenne marquée entre autres par les Eurockéennes de Belfort.
Quand on sait cela, quand on a vu le reportage, il est évident que l’on aborde pas un concert de Staff Benda Bilili comme n’importe quel concert. Et le Cabaret sauvage leur a fait honneur. Salle comble, public acquis aux voix, aux rythmes, à la présence des dix musiciens hors normes. Une heure et demie où ils chantent à tour de rôle, enflamment le public, le faisant chanter et danser, hurler par moment. On oublie les fauteuils, on oublie les béquilles, seule la musique compte. Seul ce son qu’ils semblent avoir créé à partir de rien et qui emporte tout, tourne sous le chapiteau du Cabaret. On en ressort avec le sourire en se disant que la misère n’est peut-être pas moins pénible au soleil… Mais avec un peu de musique on parvient à l’oublier le temps d’un concert.
Allez, pour les retardataires, le DVD est toujours disponible et en vente libre. Si vous ne l’achetez pas pour eux, faites-le pour vous.
