Liars c’est un trio génial réuni en 2000 avec pour mission de mettre un gros coup de pompe dans l’univers post-punk new yorkais du moment.
Liars c’est un bordel sans nom, une explosion, une révolution qui emmène le rock progressif bien au-delà de ses limites.
Liars est un groupe en constante mutation, qui bouscule les consciences, les frappe, les surprend, les suspend pour mieux les envoyer « balader ».
Liars a sorti son cinquième album Sisterworld au printemps dernier.
Liars était à la Machine du Moulin Rouge, moi aussi…
Avec leur cinquième opus Sisterworld les Liars prouvent une fois de plus que toute vérité n’est pas bonne à dire. Sisterworld arrive dans nos bacs et nous livre avec une cohérence déconcertante toute l’histoire du groupe. Nous avons affaire à une substance musicale où la folie est maîtrisée mais plus surprenante. Sisterworld est un peu la synthèse évolutive des albums précédents.
Des breaks destructurés très » Sonic Youthien » du premier album (They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top, 2001) en passant par le sublime concept album, véritable puits de sciences (oc)cultes (They Were Wrong So We Drowned, 2004) puis par les melodies plus cadrées de leur album éponyme (2007), Liars revient en force, chargé de toute l’expérience de son processus créatif, nous cracher au visage un festin musical bien digéré.
Angus Andrew (lead singer) nous apprend que l’album a été enregistré à Los Angeles et met en lumière les aspects poético-chaotiques de la ville, les âmes esseulées de ses habitants marginalisés contrastant avec les paillettes du show-biz hollywoodien, la perdition identitaire et sociale…
En effet, qu’on soit de Los Angeles ou d’une autre cité urbaine, on est certains que le Sisterworld n’est pas un bourg campagnard ou les abeilles frétillent et où les papillons se claquent la bise.
La poésie et le chaos sont présents à travers des a-capella fragiles se rapprochant plus des mélopées venues des égouts qui viennent remplir l’air avant d’être assommées par des riffs saturés et électrisants comme sur l’excellent titre d’ouverture Scissor, sur des notes de xylo égrenées, chevauchées tour à tour par des violons et une ligne de basse assurée (No Barrier Fun), des gimmick naïfs et des chœurs angoissants(Drip, Drop Dead), réhaussés par des phrases de basson (Here Comes All The People), des réminiscences garage (Scarecrows On A Killer Slant), des mélodies ennivrantes qui tournent jusqu’à déborder pour s’évaporer et s’éteindre en douceur (Too Much, Too Much).
Liars sur scène, c’est un tourbillon sans fin. Les morceaux sont courts (ben oui, on n’a pas eu le droit à la demi-heure de This Dust Makes That Mud) mais puissants. On passe du conte de fée habillé de baguettes en sourdine et servi par des voix transperçantes au cauchemar le plus violent cisaillé par des larsens rugissants et soutenu par une rythmique époustouflante. Le corps secoué de spasmes d’Angus Andrew, emballé par ce rock rugueux, fait de la scène son arène pour le plus grand plaisir d’un public ennivré et unanime. Seul point noir de la soirée ( je ne mentionnerai pas les deux premières parties qui, à part avoir poussé les fans à se saoûler au bar, n’ont servi à rien) : un show bien trop court d’1h10, rappels compris. Frustrant…
Pour se consoler, on se mate la très belle vidéo du premier single Scissor, réalisée par Andy Bruntel (Modest Mouse, Bat For Lashes…)
Sisterworld, nouvel album disponible aussi en édition Deluxe avec toutes les tracks remixées par Devendra Banhart, Thom Yorke ou encore Melvins…rien que ça!
Love this!