Groupe phare de la scène indé française depuis plus de dix ans et véritable phénomène du troisième type en live. Le Peuple de l’Herbe poursuit sont exploration avec un cinquième album au titre siropé : Tilt.
Difficile de parler de cet album tant je le trouve complexe. J’ai cru d’abord en un Tilt qui ne serait que le énième ressassé de la recettes basses/cuivres/beat-box qui a fait le succès du crew lyonnais, car même si l’album s’ouvre sur un Heart & Soul surpuissant, les écueils sont nombreux et manquent de fracasser l’ensemble sur la routine de quelques titres trop proches les uns des autres. Pourtant, l’écoute ne se termine pas sur une note négative. Il y a quelque chose dans Tilt qui nous fait douter. Comme si lui-même, à l’image de la fourmi en costard sur la couverture, était une sorte de mutant. L’album s’éveille à mi-chemin avec Swamp. Les titres gagnent en noirceurs, le style se décomplexe et se complexifies pour sortir enfin de cette sempiternelle drums’n bass stylée hip-hop électro. Get Stronger est un peu le glaive d’une invasion postpunkrock comparable à un Forkboy de Lard alors que Catch Up, sophistiqué et riche, ne soit l’ultime déflagration instrumentale qui fera crépiter les composants les plus insoupçonnés de votre platine cd.
Premier single extrait de Tilt, « Look Up ! » voit s’affronter les voix de JC001 et Sir Jean dans une fusion entre break beat sombre et hymne mélodique sur fond de « Big Brother is watching you » :
Vous l’aurez compri, Tilt est un album un peu trop en demi-teinte mais qui garde au final la tête haute…