Ecrire un roman sur les performances live de Bonaparte serait dénué de sens tellement les perf visuelles du groupe parlent d’elles mêmes. Bonaparte, ou à peu près une dizaine d’énergumènes venus de tous horizons et ayant fait de la scène néo-punk Berlinoise leur domaine de prédilection a tout compris. Tout éclate, implose, tout gerbe, nous agresse, nous caresse, pour foutre à poil sous nos yeux tous les monstres qui nous dévorent trippes et cul à l’air. Tous les moyens les plus cheap sont mis à l’oeuvre pour décupler la force cathartique du Théâtre de Bonaparte: des images habitées par des idéologies claires et sèches, jonchées de personnages plus proches de ceux des cabarets freaks et de la cour des miracles que de Walt Disney (plus proches de nous en fait, sauf moi qui suis une princesse) qui apparaissent et disparaissent presque avec magie et une discrétion remarquable ; des textes parfumés à l’acide sulfurique qui nous pénètrent, nous entrainent et nous rassemblent, des meufs beaucoup plus bonnes que la plus bonne de tes copines, à boire et à manger… de quoi se fendre la gueule quoi ! Une espèce d’opéra-punk à chien à la Artaud exempté de règles et de frontières où le maître bordel dégueule jusque sous nos pieds et nous fait surfer sur un tsunami rafistolé à partir de tous les maux de l’espèce humaine. Lady G. et sa tournée monstrueuse n’a plus qu’à aller se rescotcher les tétons.
Photos : © Kevin Dutot