The last but not the least, la dernière journée du festival, bien que la plus courte, fut selon moi la plus réussie. Mise à part la présence de Tinie Tempah, la programmation de ce dimanche vient mettre un point d’honneur au festival parisien. Cat’s Eyes dont l’album a tourné en boucle sur ma chaîne hifi depuis sa sortie a essuyé un succès monstre. Il faut dire qu’on a touché à une qualité musicale de prestige aujourd’hui sur la scène Pression Live. Une féminité bien plus obscure que sur le studio, en live la vraie nature de Cat’s Eyes est mise à nu. La présence de deux extra choristes ce jour n’est peut être pas étrangère à cela.

Cat's Eyes - Rock en Seine 2011 © Nicolas Brunet

Cat's Eyes © Nicolas Brunet

Rock en Seine 2011 © Sylvere H.

Rock en Seine 2011 © Sylvere H.

Rock en Seine 2011 © Sylvere H.

Rock en Seine 2011 © Sylvere H.

La silhouette ultra-charismatique de Faris Badwan, plane au dessus des compositions comme sur le studio, humble mais bien présente, et agit comme un électro-choc à chaque riff à travers les méandres empruntés par la voix spectrale de Rachel Zefira. Une pop psyché et enivrante, un monstre hybride à l’image du look décalé de l’excellent bassiste, lisse frange et grosse moustache. La grâce condensée en 40 minutes, court, bien trop court. Les fans pourront se remettre à table sur la même scène avec The Horrors programmés quasiment dans la foulée. Pendant ce temps là, la scène de l’Industrie s’apprête à recevoir une grosse claque avec la très excellente prestation du dandy Miles Kane dont l’album solo a fait un foin pas possible à sa sortie. Qualité certifiée, talent confirmé, Miles Kane casse tout simplement la baraque avec un set explosif, rock’n’pop à souhaits qui fout toute la fosse à l’envers et qui confirme une fois de plus que tout ce qu’il touche se transforme en or. Rincée par la tornade Miles Kane, je me dirige vers la Cascade où je vais être transcendée par une jeune femme de petite taille dont la couleur préférée m’a tout l’air d’être le rouge ( un peu comme Lovefoxxx, le bon goût en plus). Oui, c’est bien ça. Le rouge est omniprésent, dans les lumières, dans les costumes, dans le timbre et les sonorités, sur les lèvres…et les lèvres d’Anna Calvi livrent un combat sans merci à tout l’univers, à commencer par les échos électrisants de sa guitare aux accents flamenco qu’elle manie avec amour et délicatesse mais aussi avec crainte et respect, comme un toréador. On la croirait tout droit sortie d’un film de Tarantino ou bien encore d’une autre galaxie. L’album est un ovni, l’artiste hypnotisante. Le silence règne à St Cloud où l’on assiste à une mise à mort et c’est à coup de notes de musique que l’on est tué… sur place. Quoi de plus beau que de mourir ainsi. Je ne pourrai pas continuer après ça et, même si la douceur et l’humilité de la belle Anna nous ramène à la vie à coup de timides « merci », je ne survivrai pas au très beau final sur Jezebelqu’elle a choisi de « franciser ». Il est temps pour moi de rentrer donc car rien ne pourra me faire vibrer après ça. Mon festival s’éteint sur une note exquise qui fait de cette année encore une édition mémorable. Vivement les 10 ans en août prochain, pour fêter la fin du monde comme il se doit.

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